Faire CORPS

FAIRE CORPS

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Sous le commissariat de Camille Bardin Scénographie : Mathilde Rouiller

INGRID BERTHON-MOINE / SABRINA BELOUAAR / REN HANG / KUBRA KHADEMI / MARION MOUNIC / PAULINE ROUSSEAU / ELEA JEANNE SCHMITTER /
HUGO SERVANIN / ABEL TECHER / SARAH TROUCHE

Exposition collective 21.10.21 ─ 18.12.21 Vernissage le jeudi 21 octobre

La Galerie Paris-Beijing a le plaisir d’annoncer sa nouvelle exposition « Faire Corps », sous le commissariat de Camille Bardin, lauréate du Prix AICA de la critique d’art, et qui mettra en avant une sélection d’œuvres de dix artistes.

Oubliez vos leçons bien apprises, déplacez votre regard, extirpez-vous de ces espaces auxquels vous avez été assigné.es. Au-delà de la prise de conscience théorique, Faire corps tente d’identifier la manière dont nos réalitéssont socialement construites et d’esquisser de nouvelles possibilités d’existence. À travers le travail d’une dizaine d’artistes, l’exposition propose d’identifier l’impact des stéréotypes de genre sur la façon dont on traite notre corps, dont on s’exprime, dont on se meut dans l’espace, dont on se projette dans l’avenir, en somme, la façon dont on vit. Chacune à leur manière, les œuvres nous motivent à débarrasser nos corps de ce régime épistémologique binaire qui contribue à la mise en minorité de groupes sociaux entiers.

L’exposition Faire corps, me suit depuis près de deux ans, elle n’a pas pour ambition de décrire le concept de déconstruction mais de porter au jour des artistes qui, ces dernières années, m’ont accompagné.es dans mes propres remises en question. Parfois intimes, parfois politiques — si tant est qu’il y ait une différence entre ces deux notions — les œuvres exposées ici sont des invitations à l’introspection, à la prise de pouvoir, au déploiement des corps minorisés.

Camille BARDIN _____________________________________

Camille Bardin © Crédit photo : D.R

Camille Bardin est née en 1997, elle est critique d’art indépendante, commissaire d’expositions et fondatrice du podcast PRÉSENT.E. Après avoir écrit pour diverses revues, elle s’engage auprès du collectif Jeunes Critiques d’Art pour une critique qu’elle souhaite indépendante et engagée. Elle en devient co-présidente en 2019 et cofonde la confédération internationale YACI la même année. Depuis 2020, elle anime le podcast PRÉSENT.E qui offre une plongée dans l’intimité de la création, il compte désormais une cinquantaine d’épisodes. Aujourd’hui, elle collabore également à la rédaction de catalogues d’expositions et de monographies pour diverses galeries et institutions, co-anime l’émission Traversée et présente chaque mois le podcast Pourvu Qu’iels Soient Douxces produit par Projets média et pensé par Jeunes Critiques d’Art. Camille Bardin est lauréate du prix AICA 2021.

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INGRID BERTHON-MOINE

Pour Ingrid Berthon-Moine, le corps est un terrain de jeu. Elle présente successivement des poitrines velues qui semblent être des pubis, du sang menstruel auquel elle donne la valeur de rouge à lèvres ou encore des pénis qui peinent à bander. Souvent drôles, parfois acerbes, ses œuvres tentent d’examiner la manière dont la déconstruction — ou à l’inverse, la construction sociale — impactent nos comportements.

Ingrid Berthon-Moine est une artiste plasticienne française basée à Londres. Elle est diplômée d’un Master of Fine Art à la Goldsmiths University de Londres en 2017. En 2020, elle a créé le projet @lackitlikeit sur Instagram où elle interviewe des femmes, qui travaillent dans divers domaines des industries artistiques et créatives, sur la notion de manque.

©Ingrid Berthon-Moine, Thingy #1- #9, 2019. Carton, tissu, latex, plâtre, faux cheveux, collants. Photo: Rocio Chacon

PAULINE ROUSSEAU

Pauline Rousseau est diplômée de l’École du Louvre et de l’École Nationale Supérieure de la Photographie de Arles. La masculinité hégémonique est l’un de ses sujets de prédilection. « Que signifie être une femme qui photographie des hommes ? Que se passe-t-il lorsqu’une équation vieille de plusieurs millénaires : homme/créateur/actif/ regardeur et femme/muse/passive/objet des regards est ébranlée ? » sont autant de questions auxquelles elle tente de répondre dans son travail.

Pour Faire Corps, Pauline Rousseau présente l’une des photographies de sa série « Les Chefs-d’œuvre du Musée du Louvre » qui se concentre sur les nus masculins. Elle désacralise ainsi certains chefs-d’œuvre tout en soulignant les paradoxes de la virilité.

©Pauline Rousseau, Les chefs d’œuvre du Louvre, 2017. Photogra– phie

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SABRINA BELOUAAR

Sabrina Belouaar, artiste franco-algérienne, est née à Charenton le Pont (Paris), en 1986. Son travail fait référence à son histoire, elle- même façonnée par son identité, mais aussi, et surtout, par son statut en tant que femme « racisée ». Elle réussit à construire des œuvres qui allient le politique et le sensible par le processus d’inscription de son héritage culturel dans des formes plastiques. À travers ses œuvres, elle articule une problématique sociale et politique ancrée dans un présent entaché par la marginalisation et le racisme. La question identitaire et, plus généralement, post-coloniale est au cœur de son engagement artistique.

Pour Faire Corps Sabrina Belouaar présente deux œuvres. La première Henna, un monochrome réalisé à partir de henné, une manière de faire table rase d’une histoire blanche et masculine et de donner voix aux chapitres à des femmes non-occidentales. Enfin, avec BATTLE Sabrina Belouaar met en scène deux danseurs, Brahim, amputé, etGwendal, homosexuel. L’un comme l’autre déploient leur corps pour mieux imposer leur histoire, leurs identités, leur présence dans une société encore homophobe et validiste.

©Sabrina Belouaar, Henna, 2015. Henné sur toile, 200 x 151 cm

MARION MOUNIC

Quand Marion Mounic part pour la première fois en résidence au Maroc c’est autant pour enrichir sa pratique que pour tenter de comprendre ses origines. Elle déambule finalement assez peu dans les rues, observe et filme parfois, mais surtout, elle se tait et écoute les personnes qu’elle rencontre. Dans sa famille d’accueil, c’est la présence permanente des femmes dans leur cuisine qui l’interpelle. La constance de leurs mouvements qu’elle apparente vite à la danse, la fumée qui s’échappe des cocottes-minutes, la buée qui envahit les fenêtres l’obsèdent… Que sont ces engins ménagers ? Symboles d’une solitude aliénante qui touche les femmes ou forces émancipatrices ?

Pour Marion Mounic, la cuisine devient avec ces cocottes-minute un espace de création non-mixte où l’on compose son œuvre en enchaînant des gestes chorégraphiés. À son retour du Maroc, l’artiste récupère donc trois cocottes-minute qu’elle pose sur divers moteurs, l’un d’un robot mixeur, les autres de boules à facettes. Les vitesses varient silencieusement en fonction des machines, comme autant il y a de rythmes et de femmes.

©Marion Mounic, Samâ’, 2018. Cocottes-minute, moteurs. Photo: Cyril Boixel.

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ABEL TECHER

Ici c’est l’artiste qu’on voit : il est face à nous, habillé de sa chair imberbe. Avant de commencer à peindre, Abel Techer laisse tomber ses vêtements, il s’enduit de gel puis laisse glisser un rasoir contre sa peau. La lame coupe tous les poils que son corps produit : ceux des jambes, du pubis, du torse, du visage et du crâne. Abel Techer figure ainsi un corps qui navigue, un corps débarrassé des attributs normés du genre. La technique du sfumato qu’il empreinte aux peintres de la Renaissance italienne lui permet d’évincer les cadres, les limites et les contours. Si bien que, dans ses peintures, tout est transparent et flou, tout se disperse.

Sur cette huile, Abel Techer se représente dans l’un des bibelots de porcelaine qui l’a vu grandir et se questionner. C’est une bribe supplémentaire de son intimité. Abel Techer est né en 1992 à La Réunion, où il vit encore et y travaille. Il a suivi une formation à l’École Supérieure d’Art de la Réunion où il obtient son DNSEP en 2015 avec les félicitations du jury. Il a également étudié à la Escuela Superior de Arte y Diseño de Alicante (EASDA) en Espagne.

©Abel Techer, Sans titre, 2020. Huile sur toile, 180 x 230 cm. Courtesy Maëlle Gallery.

ELEA JEANNE SCHMITTER

Elea Jeanne Schmitter est une artiste visuelle née à Auxerre en 1993. Après ses études d’art à l’Université Concordia de Montréal dont elle sort diplômée en 2018, elle rejoint l’école Kourtrajmé sous la direction de JR en2020.

À travers sa série 40 ans 70 kg, présentée dans l’exposition Faire Corps, Elea Jeanne Schmitter questionne la notion de neutralité. Être un homme, être blanc, avoir 40 ans et peser 70 kg serait une moyenne universelle. Ce point de référence, au delà de constituer une violence symbolique excluante est créatrice de data-gap. Il conditionne la plupart de nos infrastructures et équipements quotidiennement utilisé.es au détriment du confort, de la santé, de la sécurité si ce n’est de la vie des personnes qui ne rentreraient pas dans ces normes prédéfinies.

©Elea Jeanne Schmitter, 40 ans 70 kg, 2020. Photographie.

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REN HANG

« Le thème de la sexualité est récurrent dans le travail de Ren Hang : corps nus emboîtés, femmes seules fumant sur un toit de la ville ou nues dans un arbre, scènes de baisers, d’étreintes, toujours empreints d’une grande poésie. On peut lire dans son travail, qui a déjà fait plusieurs fois l’objet de censure, le malaise profond de la jeunesse chinoise, mais aussi les liens qui les unissent et la confiance mutuelle qu’ils se portent.

Bien que Ren Hang ait déclaré que son travail n’était pas intentionnellement politique, son travail confronte la répression de la sexualité et des identités queer dans la culture chinoise traditionnelle. Tout au long de sa carrière, Ren a utilisé une caméra analogique, photographiant ses amis plutôt que des modèles. »

©Ren Hang, Sans titre, 2011. Impression jet d’encre.

SARAH TROUCHE

Il semblerait que nous soyons face à une chrysalide : deux êtres recroquevillés, deux corps prêts à éclore et s’animer. Ou peut-être est-ce au contraire un suaire qui emprisonne deux organismes inertes ? Avec ces moulages de son propre corps, Sarah Trouche crée un trouble, elle fait naître en moi un sentiment paradoxal ; je ne sais s’il faut projeter en cette œuvre résilience ou empêchement.

Sarah Trouche est une artiste plasticienne française née en 1983. Elle poursuit ses études aux Beaux-Arts de Paris d’où elle sort diplômée en 2007. Elle complète sa formation au Art Center College de Los Angeles (2007) puis du Master Performance making à l’université Goldsmith de Londres en 2008. Sarah Trouche a été nommée Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2019.

©Sarah Trouche, Sans titre, 2017. Moulage sur le corps de l’artiste, cuir, 175 cm x 56 cm. Coutesy Galerie Marguerite Milin.

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62 rue de Turbigo – 75003 Paris I contact presse : paris@galerieparisbeijing.com I + 33 (0)1 42 74 32 36

KUBRA KHADEMI

Née en 1989, Kubra Khademi est artiste plasticienne et performeuse basée à Paris ; elle explore, dans sa pratique, sa vie en tant que femme réfugiée. Étudiante aux Beaux-Arts de Kaboul avant de fréquenter l’Université deBeaconhouse à Lahore, elle investit l’espace public de ses premières performances et y dénonce une société patriarcale extrême. En 2015, elle réalise la performance Armor, dont le retentissement la contraint à fuir son pays,puis à se réfugier à Paris. Elle expose désormais son travail à l’échelle internationale.

En 2016, Kubra reçoit le titre de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le Ministère de la Culture française. Depuis 2017, elle est membre de l’Atelier des Artistes en Exil à Paris et résidente de la Cité Internationale des Arts jusqu’en 2019. En 2019, elle est sélectionnée pour la Bourse Révélations Emerige et a obtenu un an de résidence à la Fondation Fiminco.

©Kubra Khademi, Deviant-Vision #12, Langue, 2021. Gouache sur papier. Collection privée.

HUGO SERVANIN

Le travail d’Hugo Servanin consiste à mettre en résonance les mythologies et représentations qui façonnent nos corps et les propriétés des matériaux et des technologies qu’il emploie. Ses recherches se sont d’abord concentréessur le lien qu’il y avait entre le corps et les représentations qu’on en faisait. Il exploitait alors les codes inhérents à la sculpture et aux chairs : les défauts d’un moulage avait, par exemple, valeur de cicatrices. Plus tard, il utilise des matériaux plastiques et mouvants afin de donner symboliquement vie aux corps qu’il façonne : un plâtre qui pourrit marque la fin de vie d’un corps ; une porcelaine qui se brise, la fragilité d’un os.

Dans Faire Corps, nous sommes témoins de la naissance d’un de ses Géants. Tout au long de l’exposition un corps prend forme, sans qu’il soit possible d’identifier son genre, sa classe ou sa race sociale. Le Géant est dénuéd’identité, libre à lui de décider.

©Hugo Servanin, Environnement Foule #3, 2019. Métal, verre, radiateur, corps en terre crue. Photo: Marie Genin. Photo: Hugo Servanin & ARTAGON

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62 rue de Turbigo – 75003 Paris I contact presse : paris@galerieparisbeijing.com I + 33 (0)1 42 74 32 36